Métamorphoses II [Installation]
Galerie Nadar. Casablanca
Octobre - Novembre 2012

L’installation Métamorphoses est la deuxième version d’une oeuvre présentée pour la première fois lors de la 4ème Biennale Internationale de Marrakech de mars 2012. C’est un volume de 4  mètres de côté et de 3,5 mètres de haut entièrement doublé à l’intérieur de miroirs souples. On y pénètre par une ouverture étroite évidée dans un bloc de mousse et voilée de tissu noir. A l’intérieur, suspendue dans l’espace, une sculpture formée d’une feuille de miroir souple d’aspect métallique et d’une forme vaporeuse modelée dans un voile de textile non tissé blanc. Sur cette sculpture aérienne sont  projetés en boucle les images de “Chrysalis Métamorphosis”, une vidéo-Art qui résulte de la distorsion et de la manipulation informatique du film original “La Chrysalide” dont n'est resté intacte que la bande sonore. Les chatoiements lumineux des images projetées sur la sculpture aérienne se reflètent et se démultiplient sur les parois en miroirs souples et se mêlent aux reflets des visiteurs. On est immergé dans un espace trompeur comme dans les bribes d’un rêve insaisissable.

Le film vidéo original, “La Chrysalide”, co-réalisé en 2010/2012 par Faten Safieddine et Othman Zine, est une vidéo expérimentale abordant le thème de la lutte de la femme pour s’extraire des conditionnements sociaux et culturels qui l’emprisonnent. Abritant le développement de l’embryon vers l’imago, la chrysalide symbolise cet état transitoire, entre emprisonnement et liberté, immanence et transcendance. Elle incarne le renoncement au passé rassurant et le choix assumé d’affronter l’inconnu et les risques inhérents à la liberté. Elle est mystère et promesse encore fragile d’avenir.

L’installation “Métamorphoses” s’offre comme chambre secrète d’initiation, lieu de recueillement mais aussi de renfermement, matrice de transformations, espace de métamorphoses.

L’entrée, suggère le passage initiatique d’un monde à un autre, de l’inexistence à l’existence, du monde des ombres à celui de la lumière, de l’ignorance à la connaissance et réciproquement.

Invité à se déchausser avant de pénétrer dans l’installation et contraint de se courber pour franchir l’étroite ouverture, le visiteur prend conscience qu’il quitte l’espace public pour entrer dans un espace intime de méditation et de recueillement exigeant qu’il soit humble et laisse tout Ego et orgueil à l’extérieur, dans le monde du “paraître” s’il veut pouvoir pénétrer dans son propre monde intérieur, celui de l'Être.

« La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve »
Djalâl ad-Dîn Rûmi.

Les miroirs souples des parois, multiplient les images de la sculpture aérienne et celles du visiteur, selon la position de ce dernier dans l’espace et selon la nature plus ou moins lisse et limpide des miroirs, transfigurant le réel, créant un monde d’illusions optiques à l’image même de nos projections internes, fruits fugaces de notre imagination.

A l’image de l’artiste et de la conquête de soi dans laquelle elle s’est engagée, l’installation “Métamorphoses” marque une évolution par rapport à son installation précédente “Chrysalis Metamorphosis”, présentée à la 4ème Biennale Internationale de Marrakech en Février/mars 2012. Le cocon à l’intérieur duquel les visiteurs de la Biennale pouvaient s’introduire et se lover pour regarder, sur un moniteur, le film original La Chrysalide, est devenu une forme vaporeuse aérienne. Les sept voiles situés après l’étroite entrée de l’installation et qu’il fallait écarter pour y accéder forment désormais une installation indépendante nommée “Impermanence” (* voir texte )

Le caractère abstrait des images fait également évoluer la nature même de l’installation. Contrairement à “Chrysalis Metamorphosis” qui se voulait une expérience sensorielle quasi charnelle où le visiteur pouvait retrouver la sensation de pénétrer dans le giron maternel et expérimenter la douceur rassurante du cocon dans une ambiance imprégnée d’essences aromatiques à fortes charges émotionnelles, l’installation “Métamorphoses” marque une distanciation intellectuelle et émotionnelle vis-à-vis du magma originel qui donna naissance au film “La Chrysalide” et aux premières oeuvres photographiques “Chrysalides de Lumière” qui en découlèrent.

Conception : Faten Safieddine -Oct. 2012
Conception et réalisation vidéo La Chrysalide : Faten Safieddine et Othman Zine, 11 min- Oct. 2010-Févr. 2012
Conception et réalisation vidéo La Chrysalide 1 : Faten Safieddine, 11 min-Févr. 2012
Conception et réalisation vidéo La Chrysalide 2 : Faten Safieddine, 11 min-Févr. 2012  Conception et réalisation vidéo La Chrysalide 3 : Faten Safieddine, 11 min-Févr. 2012  Création lumière : Philippe Forrestier
Création sonore : Ali Faraoui / Plein les Oreilles avec la participation de Zelfa Chelhot et de Myriam Sif
Miroirs PVC souples, bois, métal, mousse, ouate, tissus, écran, vidéoprojecteurs, système son, arômes. 350 x 450x 300 cm---------

Métamorphoses II