Voici quelques extraits du journal visuel que je tiens en permanence en photographiant
fébrilement les jeux d'ombre et de lumière que nourrit le crépuscule,
heure indécise où l'envers des choses apparaît, où les objets perdent
leur consistance, où les reflets se multiplient, et « font de l'écorce
du monde un vaste drame mouvant » (Elie Faure).
On est alors égaré dans une prolifération de miroitements qui induisent
des illusions optiques. Les formes se confondent. Les plans se superposent. Le doute
toujours règne. Que décider ? Que suivre ? On se sent comme ces nomades qui savent la vanité des choses, leur caractère
fragile et changeant, leur impermanence.